Dans l’œil de la tempête
En février 2019, le Pérou a été frappé par des inondations sévères. Heureusement, l’équipe de distribution locale de Teva était prête, car elle avait tiré des enseignements des dures leçons du passé et des tempêtes qui l’avaient touchée deux ans plus tôt.
En mars 2017, les pires inondations du Pérou depuis 1925 ont tué des dizaines de personnes, ont endommagé 115 000 foyers, détruit plus de 100 ponts et ont forcé la fermeture des routes.
La crue des eaux a coupé une grande partie du territoire du nord du Pérou, ce qui a gravement compliqué l’arrivée de médicaments et d’approvisionnements essentiels. Dans ce contexte des plus hostiles, comment l’équipe de distribution de Teva pouvait-elle acheminer 8,5 tonnes de fournitures à plus de 1200 km au nord, là où les personnes en avaient besoin?
Ursula Vertiz Combe et Fortunato Roeder Cano, deux membres de cette équipe, se rappellent de ces journées difficiles.
Fortunato (F) : Le Pérou compte environ 30 millions d’habitants, et la plupart de ces personnes se trouvent le long de la côte.
La tempête frappait le nord du pays, qui abrite environ un tiers de la population. Cela signifie donc qu’environ 10 millions de personnes, ou peut-être même plus, étaient coupées du reste du pays, sans accès aux fournitures essentielles.
Les médicaments de Teva figurent parmi les plus utilisés dans le pays, il était donc vital qu’ils soient disponibles en pharmacie.
Ursula (U) : Nous étions en état de choc, même si des inondations moins sévères surviennent environ tous les 10 ans, avec le phénomène El Niño.
Ici, nous avons été confrontés à des inondations de masse inattendues dans les villes qui se situent le long de la côte. C’était une situation sans précédent, et il n’y avait pas de solution pour y remédier.
L’électricité a été coupée, et des parties de grandes villes, même Lima, ont été sous l’eau pendant plusieurs heures.
C’était comme un film de catastrophe hollywoodien. La seule chose que nous pouvions faire était de rester calmes et d’essayer d’aborder le problème comme nous le pouvions.
F : Nous avons tenu une réunion de crise avec toute l’équipe pour explorer les moyens d’acheminer des médicaments au nord du pays, là où ils étaient nécessaires.
On avait une idée, puis on entendait à la radio que la route que l’on voulait emprunter avait été coupée par la pluie. Alors on changeait d’itinéraire, puis on apprenait que l’autre route aussi était coupée.
U : La première question a été : qu’est-ce qu’on fait ? Nous avons discuté avec les gouvernements locaux et nationaux, et les personnes de divers services au sein de Teva, de la sécurité au transport.
Nous devions nous assurer que toute solution que nous trouvions soit sûre pour nos employés, ainsi que pour nos médicaments. Nous ne voulions pas mettre à risque notre personnel ou les médicaments.
F : On a d’abord pensé à acheminer nos médicaments par voie aérienne.
On avait une grande distance à parcourir, l’endroit était situé à plus de 1200 km au nord, et l’autoroute principale était inutilisable. Nous avons contacté toutes les compagnies aériennes et nous leur avons posé des questions sur la situation et ils nous ont dit que seule l’aide humanitaire était envoyée par avion depuis Lima.
U : Donc par avion, ça ne fonctionnerait pas.
Notre deuxième choix était d’emprunter un autre axe routier, mais c’était aussi impossible. L’autre solution était le bateau, mais les ports du nord du Pérou sont utilisés pour le fret, l’industrie du poisson-pêche et autres. Ils ne sont pas vraiment équipés pour les médicaments.
F : Le transport de fret par mer dans le pays n’était pas disponible non plus au début. C’était en fait illégal, et le gouvernement a seulement approuvé une loi pour l’autoriser il y a peu.
En 2017, nous avons dû demander une autorisation spéciale pour utiliser un port au nord pour nos livraisons.
U : Nous avons collaboré avec des contacts logistiques, internes et externes, dans les ports afin de garantir l’opération. Ensuite, en raison de l’urgence, le gouvernement a convenu que nous pourrions utiliser les ports pour le transport de nos fournitures.
À la fin, le seul port viable au nord du Pérou était celui de Salaverry. À partir de ce moment-là, la livraison était en chemin, et nous avons réussi à distribuer nos produits à Chiclayo.
F : La catastrophe nous affectait personnellement, aussi bien que professionnellement.
La famille de ma femme se trouve à Piura, la région la plus touchée au nord du Pérou, et elle vit très près du fleuve. Ils m’ont appelé une nuit pour me dire que la rivière située à côté de leur maison montait et qu’ils devaient partir.
Je pense que tout le monde au Pérou connaît une personne qui a été touchée par cette catastrophe, que ce soit un ami ou un membre de sa famille. À la fin, ma nièce est venue séjourner chez nous pendant un mois à Lima jusqu’à ce que la situation soit réglée.
U : Les employés de Teva au Pérou ont été touchés. J’ai aussi de la famille au nord du pays et ils n’avaient jamais rien vu de tel dans leur vie.
F : Mais nous pouvons tirer des enseignements positifs de cette tragédie.
Tout d’abord, nous avons appris l’importance de l’anticipation, d’être toujours bien préparés. Nous avons maintenant des plans d’urgence pour les événements comme celui-ci, au cas où une situation similaire se reproduirait.
Tout le monde est maintenant plus attentif à l’impact du temps, c’est ça la plus grande leçon.
U : Nous avons également changé notre style de gestion après ces événements en termes de logistique, de planification et ainsi de suite afin de garantir que nous maintenons le contrôle et que nous pouvons agir avec un sentiment d’urgence.